Histoires d'amour au cœur de la chouannerie bretonne

Tres

Conférence de Jean Guillot.

Les historiens qui se sont penchés sur la Chouannerie au 19 ou au 20 éme siècle ont généralement ignoré plus ou moins volontairement la vie sentimentale des chefs de l'insurrection, qu'ils soient chouans ou  migrés. De plus certains d'entre eux ont présenté tous les insurgés comme des saints laïcs, ce qui n'était pas tout à fait exact... L'étude entreprise par Jean Guillot (dont c'est le septième ouvrage) concerne une quinzaine d'histoires, dont quelques récits où le côté légendaire pointe son nez. Si l'on connaît bien l'amour de Georges Cadoudal pour Lucrèce Mercier qui se terminera pour Georges sous le couperet de la guillotine et pour Lucrèce au couvent, on connaît beaucoup moins les sentiments qui lièrent Marionic, la fille d'un chouan mort au combat, au jeune comte de Rieux qu'elle tenta de sauver du peloton d'exécution, à Auray. L'Histoire prend des allures d'affaire policière quand apparaît Louise du Bot du Grégo, une riche aristocrate morbihannaise qui trahira tous ses amis royalistes dans les bras du beau général Hoche, comme pour mieux exister et pour sauver ses biens! Nous sommes dans le drame le plus sombre avec Catherine Taupin, qui refusant de se jeter dans le lit d'un révolutionnaire de
Tréguier, paye son refus de sa vie et monte au supplice en chantant l'Ave Maria Stella... Elle sera vengée par son mari!
Nous pourrions être au coeur d'un beau roman d'amour quand apparaissent, à Moncontour, Jérôme de Boishardy et la très jeune et très belle Joséphine de Kercadio, mais Jérôme est tué, la veille de son mariage. A quelques kilomètres de là, à Lamballe, puis à Paris c'est au tour de Victoire de Lambilly de sauver son mari du peloton d'exécution en se faisant son avocate devant le Tribunal Révolutionnaire où elle arrachera des larmes à quelques vieux officiers républicains…
Nous découvrirons surtout de très beaux portraits de femmes... Ovide écrivait dans L'Art d'aimer : "Il y a autant de douleurs dans l'Amour que de coquillages sur la rive", en voici au moins la vivante démonstration!