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Brudin dre +
10 Kerzu 2013

Retour sur l'Expérience bretonne qui s'est déroulée aux "Mardis de la Dañs"

Les Bretons ont le sens de la fête ! Et ils le partagent dans les festoù-noz (fêtes de nuit), symboles d’une culture unique, aujourd’hui inscrits au patrimoine de l’Unesco. Pour vivre un de ces moments forts, rien de mieux qu’une réjouissante initiation à la danse ! Lancez-vous lors des Mardis de la Dañs près d’Auray mais aussi lors du festival Cornouaille de Quimper, de la Saint-Loup à Guingamp, du festival Interceltique de Lorient, de Yaouank à Rennes…

Une tradition toujours en mouvement

Vers 20 h, de petits groupes convergent vers l’écrin naturel du Park Kreisker, au cœur du bourg de Brec’h. Guidés par la flamme de Kendalc’h, confédération dédiée à la culture bretonne, et par les premières notes des sonneurs, des dizaines de personnes se rassemblent sur le pré. Ce cadre champêtre est idéal pour jouer des talons et des mollets, comme le faisaient autrefois les habitants à la fin des travaux agricoles ou lors de mariages.

Pied gauche, pied droit, avant, arrière

André, fidèle animateur des Mardis de la Dans, ajuste son micro et invite tout le monde à former une ronde. Venus du pays d’Auray ou de plus loin, passionnés, érudits et néophytes se tiennent par le bras, sans se soucier des différences de niveau. Dans le chant des oiseaux, André indique d’abord les pas d’un An Dro. Côté pieds, c’est assez simple. La seule condition est de savoir où est sa jambe gauche. Quelques subtilités sont à garder en tête au niveau des bras. En cas d’hésitation, il suffit de se laisser porter par les voisins. La bombarde, le biniou kozh et l’accordéon nous accompagnent. C’est parti ! Le cercle gagne en entrain. C’est déjà un vrai plaisir d’évoluer ensemble. Des applaudissements saluent la fin de cette 1ère danse.

Une joie partagée

Sans attendre, hanter dro et laridés se succèdent, toujours guidés par la voix et l’exemple d’André. Les petits doigts se nouent. Avec un peu de coordination, les pas s’accélèrent et se font plus légers. Si jamais le fil est perdu, on le rattrape allègrement en quelques bonds. Nous voici stimulés par le bonheur de cette parenthèse culturelle, collective et tonique. Plus efficace qu’une séance de step ! Les joues rosissent, les vestes tombent. Entre 2 danses, des débutants appellent leurs amis assis sur les murets : « c’est facile, venez ! ». Mathieu, représentant de Kendalc’h, confirme que « ce n’est pas très compliqué ». Une communion s’installe entre danseurs de tout âge.

Ensemble, à 2, à 4, à 8

L’assemblée s’élargit encore. Des centaines de personnes sont maintenant réunies. Tout le monde prend place dans 3 rondes concentriques : l’effet visuel est superbe. Notre prof, qui a retrouvé une bondissante partenaire, donne ses consignes. Heureusement, le geste se joint à la parole pour joyeusement tourner. Fraîchement initiée, Roselyne avoue se « régaler de ce partage ». Sur la scottish, les débutants se font un peu plus remarquer. Les faux pas recueillent des sourires amusés et compréhensifs. Pour confirmer que l’humour est bien présent dans cette pratique à la fois traditionnelle et contemporaine, André s’amuse à piéger ses élèves d’un soir dans une danse ponctuée de sauts. La session d’initiation s’achève dans un An-dro - Kas Abarh qui mêle promenade, ronde et bal en couple.

Rendez-vous au fest-noz !

Sous de nouveaux applaudissements, destinés aux danseurs comme aux musiciens, on rompt le cercle pour faire valser nos impressions. Tout en savourant une part de far, Nicole reconnaît que « c’est physique. Mais on a bien ri ». Jean-Michel s’est amusé et s’enquiert des prochaines dates. En suivant les 8 temps, personne n’a vu passer les presque 2 heures de découverte. Pour défier l’humidité du soir, les irréductibles entament une ultime gavotte. Nous voici prêts à briller en fest-noz !

Texte: Annick André - Photos : Yannick Derennes